Ça y est, c’est parti !.
Les premiers coups de pelle pour la construction du centre multi-accueil du Bignon à Orvault ont été donnés la fin octobre. C’est la première fois que l’association HEN 44 intervient et partage son expertise dans le cadre d’un marché public.
Nous avons été sollicités dans le cadre de ce projet par le cabinet d’architecture sélectionné pour les aider à mettre en forme la demande de la mairie qui souhaite utiliser la terre du site dans la construction du bâtiment.
Nous avons participé à l’élaboration du cahier des charges pour la technique retenue et proposé aux architectes et à la ville d’Orvault d’envisager ce lot sous l’angle de l’insertion par l’activité économique. Nous appuyant sur notre expérience d’accompagnement et d’encadrement de chantier de particuliers, il nous a semblé intéressant de prolonger cette expérience avec un public en recherche d’orientation professionnelle et, comme tout le monde, de sens.
Cette vision et ces attendus économiques et solidaires validés par la MOE et la MO nous avons alors travaillé sur l’élaboration du cahier des charges des clauses d’insertion. Ces clauses sont déjà présentes dans les marchés publics mais sont trop souvent utilisées à minima. Nous avons en quelque sorte fait en sorte que ce marché soit réservé dans sa globalité à une SIAE (Structure d’Insertion par l’Activité Economique) et qu’ainsi l’offre de service proposée par HEN puisse être la plus complète et la plus pertinente possible dans une temporalité qui l’autorise. Appliquer dans le cadre d’un marché public les valeurs d’éducation populaire et de responsabilité environnementale défendues par l’association marque un point de départ significatif et innovant dans l’évolution des pratiques économiques territoriales. J’y vois comme une sorte de réappropriation citoyenne par et pour les communs de l’économie locale.
HEN intervient donc comme co-traitant avec la SIAE Trajet dans la réponse à ce marché en apportant son expertise pour l’analyse initiale de la terre (qui a permis de déterminer son utilisation possible pour la fabrication de briques d’adobe) mais aussi pour dispenser auprès des personnes en insertion un cycle de formation sur la découverte de la terre et de ses utilisations possibles : des briques donc, mais aussi le torchis, les enduits, les badigeons…
La pratique, la fabrication et la pose des briques dans des ossatures bois, interviendra ensuite sur le chantier.
Nous assurons également tout au long du chantier un encadrement technique par la présence d’un artisan expérimenté.
Les premières tranchées réseaux creusées par les pelleteuses, chaussés de nos bottes, nous nous sommes donc rendus sur le chantier pour sélectionner avec le terrassier les terres à mettre de côté.
Bien distinguer la terre noire végétale de l’argileuse compacte que nous avions repérée, analysée et que nous recherchons. Un gros tas de terre d’environ 30m3 destiné à se transformer en 8 000 briques d’argile mélangée avec de la fibre végétale, moulées dans des cadres en bois, séchée naturellement. Ce tas de terre argileuse va rester stocké sur le chantier pendant plusieurs mois dans l’attente des conditions climatiques adéquates.
La pluie qui tombera dans l’intervalle sur les mottes compactes permettra une humidification et une désagrégation de l’argile qui facilitera son travail par la suite.
Le temps travaillant pour nous en quelque sorte !
Les présentations du projet faites,nous vous ne relaterons les futures étapes.
Jean-Michel Mezange